La nomination de Gabriel Attal à Matignon a soulevé plusieurs thématiques allant de la laïcité à l’ordre, en passant par la jeunesse et les minorités sexuelles. Dans le cadre de ces débats et commentaires, l’économie a été la thématique la plus ignorée malgré la situation actuelle peu reluisante.
En effet, la croissance est agonisante à moins de 1% avec une dette colossale de près de 3.100 Mrds euros (112% du PIB). Aussi, les groupes français s’en remettent de plus en plus aux capitaux étrangers et/ou mettent un genou à terre (ex : Renault, Casino, Atos …).. De plus, le pouvoir d’achat constitue la principale préoccupation des français, notamment après une inflation alimentaire cumulée de plus de 20%.
Or, en décalage, les débats soulevés par la nomination de Gabriel Attal, concernent davantage les thématiques du RN sans le volet social du parti de Marine Le Pen. C’est le cas de l’entrisme supposé de l’islamisme et de la béatification de l’institution de la police. Il en est de même pour la préférence nationale et du retour de l'ordre dans l’école. D’ailleurs, même les références des réalisations de Gabriel Attal sont au niveau de l’Abaya ou de la fraude à la sécurité sociale (fin du versement des allocations sur des comptes étrangers).
Cette marginalisation de l’économie dans les débats pourrait s'expliquer par des calculs politiques car les débats hyper-sophistiqués de la primaire LR en 2017, ont semblé peu intéresser l’électorat qui a préféré des raccourcis simplistes (ex : la start up nation). Il s’agit aussi d’une préférence d’Emmanuel Macron qui semble vouloir croiser le fer avec le RN sur ses propres thématiques. Enfin, les plus réalistes savent que l’essentiel de la politique économique est au niveau de la BCE et de la Commission de Bruxelles.